« Mais comment on peut laisser faire un truc pareil? C’est pas possible. Signez ma pétition! » « On va pas laisser faire, rendez-vous demain place de la République » « Si on est suffisamment de personnes à bloquer cette banque, ils devront céder » 

Tous les jours, des milliers de personnes s’organisent face à l’actualité, aux décisions politiques, aux abus des entreprises et aux méfaits de notre monde trop violent, patriarcal, capitaliste et raciste. On nous appelle les activistes.

Alors que nous suons et pestons, que nous manifestons et tweetons, alors que nous passons nos soirées à échafauder des plans pour changer le monde, d’autres personnes vivent avec l’insouciance ou l’indifférence qui nous font parfois défaut, ou avec une lassitude et un sentiment profond qu’ils ne peuvent rien faire.

Comme nous, ces personnes se lèvent le matin, vont travailler, font leurs courses, le ménage, étudient ou s’occupent de leurs enfants. Ils se lèvent tôt, eux aussi, se couchent tard, se fatiguent ou s’ennuient. Comme nous, ils voient l’actualité, rencontrent souvent des difficultés et sont parfois en colère contre notre monde qui ne tourne pas rond. Mais ce n’est pas pour autant qu’ils ont envie d’agir. Ils ne signent pas de pétition, ne vont pas en manifestation, ne votent pas, ou peu…

Sur leur temps libre, ils préfèrent voir un film, se promener ou voir des proches. Ils vivent à l’écart de notre folie furieuse activiste, de nos stratégies barrées, de nos chagrins d’amour militants, de nos débats passionnés, de nos alliances et de nos désunions.

Pourtant, ils et elles vivent tout près de nous. Ils nous voient nous affoler, nous engueuler, nous épuiser. Quel regard portent nos proches sur nos folies militantes ? Sur nos obsessions radicales ? Sur nos victoires et nos échecs. 

Après 10 ans passés à accompagner des activistes dans leurs combats, et à mener, par leur intermédiaire souvent, les miens, j’ai voulu m’intéresser aux personnes qui nous entourent. A nos familles, nos amis, nos collègues et nos voisins qui nous regardent nous agiter. Qu’est ce qui nous différencie vraiment ? Est-ce notre histoire qui a eu un impact sur nos engagements ? Dans quelle mesure notre individualité, au-delà de nos communs familiaux et sociétaux, influence-t-elle notre activisme. Naît-on activiste ou le devient-on ?

Dans cette enquête à la rencontre de personnes vivant dans l’entourage des activistes, j’espère répondre à cette question qui m’anime : L’âme d’activiste existe-t-elle ?

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Contact : sarah@lecoeuretlepoing.fr